La chirurgie

La chirurgie est le traitement principal du cancer du sein.

Elle consiste à retirer la tumeur qui a été localisée dans le sein. Elle sera complétée, selon les cas, par l’un ou plusieurs de ces traitements : radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie.

Elle est parfois précédée d’un traitement médical, dit alors « néo adjuvant » (une chimiothérapie ou une hormonothérapie) qui peut permettre de réduire la taille de la tumeur afin de faciliter l’intervention.

C’est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer la tumeur et une quantité de tissus qui l’entoure, sans enlever le sein. On parle aussi de « chirurgie conservatrice » ou de « mastectomie partielle »

Le chirurgien retire la tumeur. Il élargit le geste chirurgical en enlevant du tissu sain autour de la tumeur (zone de sécurité). En effet, des cellules précancéreuses ou cancéreuses peuvent exister dans cette « zone de sécurité » et ne pas être visibles avant ou pendant l’intervention. Il conserve suffisamment de tissu pour que le sein reste naturel.

Le mamelon et l’aréole sont conservés, sauf si la tumeur est située juste derrière le mamelon et l’aréole.

Le chirurgien va remodeler le sein pour obtenir un résultat esthétique satisfaisant.

L’intervention se déroule sous anesthésie générale et dure entre 30 minutes et 1 heure.

La durée de l’hospitalisation est courte. Les tumorectomies se font de plus en plus souvent en ambulatoire : vous arrivez à l’hôpital le matin et vous rentrez chez vous le jour même.

Cette chirurgie est proposée si le cancer est découvert à un stade précoce, si l’ablation totale de la tumeur est possible et si ses caractéristiques (taille, stade, grade..) permettent de conclure qu’elle ne s’est propagée ni localement ni ailleurs dans le corps.

C’est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever le sein dans son intégralité, y compris l’aréole et le mamelon.

On parle aussi de « chirurgie mammaire non conservatrice » ou de « mastectomie totale ».

Elle est réalisée dans les cas suivants :

  • La forme de la tumeur et l’endroit où elle se trouve rend impossible une tumorectomie
  • La tumeur est trop volumineuse par rapport à la taille du sein pour réaliser une tumorectomie
  • Si la tumeur dépasse une certaine taille ou une certaine proportion par rapport à la taille du sein
  • Plusieurs tumeurs sont présentes dans le même sein et sont très éloignées l’une de l’autre
  • Le sein présente des signes d’inflammation en relation avec le cancer
  • Il s’agit d’une récidive sur le même sein qui a déjà reçu un traitement de radiothérapie
  • Une chirurgie conservatrice a déjà été effectuée et les marges de tissu autour de la tumeur, qui semblaient saines au moment de l’opération, présentent des cellules cancéreuses à l’examen au microscope.

L’intervention se déroule sous anesthésie générale.

Pendant l’intervention, le chirurgien met en place un drain au niveau de la cicatrice. Il permet d’évacuer les liquides et sécrétions (sang et lymphe) qui peuvent s’accumuler dans la zone opérée.

La peau est refermée avec des fils résorbables qui disparaitront spontanément en quelques semaines.

Cette chirurgie nécessite une hospitalisation de 2 à 3 jours. La durée de l’hospitalisation va dépendre essentiellement du drain et sera conditionnée par le retrait de ce drain.

La mastectomie bilatérale concerne l’ablation des 2 seins.

Elle est réalisée dans les cas où le risque de cancer du sein est élevé, notamment dans les cas de cancer du sein héréditaire.

70% des femmes qui ont un cancer du sein sont opérées d’une tumorectomie.

Cela signifie que ces femmes conservent leur sein.

L’analyse de la tumeur

La tumeur est systématiquement analysée au microscope par l’anatomopathologiste (un médecin spécialisé dans le diagnostic des maladies d’après les tissus observés au microscope). Cet examen fournit des informations indispensables pour en préciser la taille, l’agressivité et pour orienter la suite du traitement.

C’est le chirurgien qui vous donnera les résultats de l’analyse lors d’une consultation qui aura lieu 2 ou 3 semaines après l’opération. Il vous proposera le traitement le plus adapté pour votre santé en fonction de ces résultats.

Voir « Les traitements »

Cas particuliers après une tumorectomie
Lorsque tous les tissus cancéreux ont été enlevés avec succès, on dit que « les marges étaient claires ». Dans 90% des cas, une seule opération suffit.
S’il existe, à l’analyse au microscope, des cellules précancéreuses ou cancéreuses au-delà de la tumeur dans la « zone de sécurité » qui a été enlevée (et qui n’étaient pas visibles avant ou pendant l’opération), on parle de marges qui ne sont pas claires. Dans ce cas, le chirurgien vous proposera une deuxième intervention quelques semaines après la première chirurgie.

Les suites opératoires

  • Si vous êtes opérées en ambulatoire :

Vous recevrez les informations nécessaires au suivi postopératoire, notamment concernant votre médecin traitant (ou votre gynécologue) ainsi que d’éventuels soins infirmiers.
Le lendemain de l’intervention une infirmière vous téléphone pour estimer les conditions de votre retour à domicile.
Votre médecin traitant sera informé de l’intervention chirurgicale et possèdera l’intégralité des résultats d’examens, de compte rendu opératoire et des prescriptions établies à l’hôpital.
Le service de chirurgie ambulatoire est joignable par téléphone 24h/24.

  • Si vous êtes hospitalisée quelques jours après l’opération

Les infirmières effectuent les soins nécessaires après l’opération et assurent la surveillance de la cicatrisation.
Vous verrez le chirurgien très régulièrement lors de votre hospitalisation. Il vous informera sur l’opération, les suites, vérifiera votre état de santé physique et émotionnel.

Pour en savoir plus

L’opération est passée : comment vous sentez-vous ?

Les réactions sont variables. Vous pouvez être :

  • Soulagée : « Ça y est ! C’est fait ! Le mal est parti »
  • Anxieuse : « Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? », « Est-ce que je vais avoir de la chimio ? »
  • Étonnée de vous trouver relativement en forme : « Franchement je me sens bien, c’est bizarre »
  • Ou au contraire très fatiguée, lasse : « je suis vidée »

Cela est légitime. Depuis plusieurs semaines vous avez dépensé beaucoup d’énergie et cela vous a épuisé. Vous avez le contrecoup des moments de stress et d’angoisse que vous venez de vivre : les examens à passer, l’attente des résultats, l’annonce du diagnostic, la prise de décision pour l’intervention…

Et vous avez eu une anesthésie générale : ne la sous-estimez pas !

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